lundi 4 mai 2015

NORDMANN - L'AVION DE GUERRE


Charles NORDMANN – L’AVION DE GUERRE
(Article paru dans la Revue des Deux Mondes – 1er août 1916)


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Pour l’historien et le tacticien de l’avenir ce qui caractérisera surtout la guerre actuelle, ce qui la distinguera des guerres du passé, c’est le combat aérien. Entre nos fantassins et ceux des guerres puniques, entre nos artilleurs et les guerriers qui bandaient autrefois les catapultes, il y a en somme beaucoup de ressemblances : et n’étaient les portées un peu plus grandes que les explosifs ont données au jet des projectiles et à leur efficacité, il n’y aurait ici rien qui pût véritablement stupéfier un César ou un Xénophon, s’ils revenaient parmi nous. Mais ce qu’on n’avait jamais vu ni soupçonné, c’est l’homme fait oiseau, enrichi de l’infinité des mouvements nouveaux et des incroyables visions qu’en conquérant la troisième dimension de l’espace il a conquises du même coup.

L’aviation militaire a pris, par la force des choses, une importance tellement prépondérante, que l’on peut affirmer que si l’un des deux camps en présence n’avait pas entre les mains cette arme, il serait irrémédiablement battu par cela même. Pourtant, comme engin même de combat, l’avion n’est pas d’une efficacité supérieure à celle d’un très petit détachement terrestre bien armé de mitrailleuses, de grenades ou de canons. Mais il a l’avantage inestimable de pouvoir transporter la mort latente qu’il inclut en ses projectiles, là où il lui plaît, et dans des zones vulnérables loin en arrière du front ennemi, là où le fantassin et l’artilleur, rivés au sol par l’inflexible esclavage de la gravité, ne peuvent aller. Mais ceci n’est rien. S’il n’était qu’un merveilleux transporteur de projectiles et d’explosifs à distance, s’il n’était qu’un combattant, qu’un semeur de mort, l’avion militaire ne serait rien ou peu de chose. Ce qui lui donne surtout une prodigieuse efficacité guerrière, c’est ce qu’il voit plutôt que ce qu’il fait, c’est qu’il est un œil plutôt qu’un poing.

AVRICOURT - LE CHEMIN DE FER AU PEROU


F.B. D’AVRICOURT – UN CHEMIN DE FER AU PEROU A TRAVERS LA CORDILLERE DES ANDES
(Article publié dans la Revue des Deux Monde – 1er Janvier 1874)


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En France, notre attention se porte trop rarement au-delà de l'Océan; la situation matérielle des républiques de l'Amérique latine est à peu près ignorée chez nous. Ainsi l'on a bien entendu parler des mines du Pérou, on sait vaguement qu'il nous fournit le guano que l'agriculture emploie depuis une vingtaine d'années; mais l'on s'est peu soucié de savoir s'il présente d'autres ressources et les moyens de les mettre en valeur. L'honneur d'avoir signalé ces ressources reviendra tout entier au gouvernement prévoyant et réparateur qui a récemment lancé un appel aux travailleurs de toutes les nations en leur offrant sur le sol péruvien des éléments de fortune comme peu de pays en pourraient fournir. Il ne suffisait pas pourtant d'appeler l'émigration en faisant luire à ses yeux le mirage de richesses devenues proverbiales, il fallait pouvoir la conduire aux lieux de production et assurer l'écoulement du travail par des voies de communication nouvelles. L’effort a été tenté avec une persévérance que n'ont point arrêtée des obstacles naturels qu'on pouvait croire insurmontables, un puissant élan a été donné à la construction des chemins de fer, et la chaîne des Andes est sur le point d'être franchie à 5 000 mètres d'élévation. Ce ne sont point là des travaux ordinaires, et nous avons pensé qu'il y avait intérêt à les faire connaître; toutefois un coup d'oeil rapide sur le territoire du Pérou, sur la nature de ses productions et sur l'état social du pays sera nécessaire pour faire apprécier l'importance de ces travaux, les difficultés vaincues, celles qui restent à vaincre, et qui retardent de quelque temps encore le commencement d'une ère nouvelle pour le pays.

samedi 2 mai 2015

NORDMANN - LE CANON QUI BOMBARDE PARIS


Charles NORDMANN – LE CANON QUI BOMBARDE PARIS
(Article publié dans la Revue des Deux Mondes – 15 avril 1918)


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Il faut remonter à l'époque du dernier passage de la comète de Halley, il y a huit ans... huit siècles, pour trouver un phénomène relevant de la science et comparable, par l'intérêt et les discussions qu'il a soulevés, au bombardement prodigieux de Paris par une pièce à longue portée. Encore dans ce temps-là, dont nous apprécions seulement aujourd'hui la douceur pacifique et un peu terne, la sensibilité publique était vierge des émotions fortement motivées qui l'ont peu à peu aguerrie et trempée.

Malgré cela, il est certain qu'une vaste stupéfaction, une curiosité qui ne laissait presque plus de place à aucun autre sentiment, s'emparèrent des Parisiens lorsque le communiqué officiel, — cette forme ultra-moderne de la vérité révélée, — annonça que c'était bien un canon allemand dont les projectiles, l'autre samedi, avaient éclaté sur la capitale. Cela parut à tout le monde « éno-orme, » comme eût dit Flaubert. L'étonnement fut général. Il le fut dans le public ; il le fut davantage peut-être parmi beaucoup de spécialistes de l'artillerie. Et la chose la plus étonnante, dans tout cela, fut peut- être précisément cet étonnement de beaucoup d'artilleurs. Nous allons montrer, en effet, qu'il n'y a rien là dedans de mystérieux, rien qui ne s'explique assez simplement sans avoir recours à aucune hypothèse absurde, à l'aide seulement de données non seulement réelles, mais véritablement fort anciennes.

BEDIER - NOTRE ARTILLERIE Octobre 1918


Joseph BEDIER – NOTRE ARTILLERIE.
(Article publié dans la Revue des Deux Mondes – 1er octobre 1918)



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 A la veille de la guerre, le Décret du 3 décembre 191S, portant règlement sur le service en campagne, disait : « L'infanterie conquiert et conserve le terrain... Le feu de l'artillerie n'a qu'une efficacité minime contre un adversaire abrité. Pour amener cet adversaire à se découvrir, il faut l'attaquer avec l'infanterie. » Ces formules représentaient alors, non pas une doctrine particulière à l'armée française, mais la doctrine universelle, unique, réputée intangible, la seule que les guerres du passé eussent enseignée aux Allemands comme à nous, et ce fut, chez les Allemands et chez nous, la même surprise et le même désarroi, quand, aux premiers mois de la lutte, l'expérience révéla une vérité autre, provisoire elle aussi, mais qui, durant trois ans et plus, devait régir impérieusement la guerre, celle que le général Pétain, en 1916, exprima ainsi : « Dans la guerre, actuellement, l'artillerie conquiert le terrain, l'infanterie l'occupe. »

Pour passer de l'un à l'autre système, pour se ployer aux conditions d'une immense guerre de siège, les deux adversaires durent réviser en plein combat, bouleverser de fond en comble leurs idées, leurs méthodes, leurs règlements, leur outillage métallurgique, leurs matériels d'artillerie,, tout refondre, tout recréer. Ce fut, de part et d'autre, un travail prodigieux, mais qu'il semblait impossible que la France envahie, réduite à des moyens industriels et métallurgiques dérisoirement inférieurs, pût accomplir. Pourtant elle y a réussi, tout en versant chaque jour, sans fin, son sang sacré. Regarder sa détresse initiale, les obstacles accumulés contre elle, quels ressorts d'intelligence et d'énergie elle tendit pour les réduire, c'est une façon très sûre de se confirmer dans sa foi en elle, et d'apprendre à la chérir d'un amour, non pas plus tendre, mais plus fier.

vendredi 1 mai 2015

RUDYARD KIPLING. LA GUERRE EN MONTAGNE 3


RUDYARD KIPLING. LA GUERRE EN MONTAGNE
(Reportage publié dans la Revue des Deux Mondes – 1er Août 1917)
(suite et fin)


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IX. — LE FRONT DU TRENTIN


Point n'est besoin d'un expert pour distinguer les caractères des différents fronts italiens. Ils se dégagent, quand on est encore loin derrière les lignes, des troupes au repos ou de la circulation sur la route. Même derrière le charmant Asolo de Browning où, vous vous le rappelez, Pippa passait, il y a soixante-seize ans, annonçant que, « tout allait bien dans le
monde, » on avait une sensation d'étouffement. L'officier nous invite à suivre ses explications sur la carte.

— Voyez : où notre frontière à l'Ouest des Dolomites plonge au Sud dans cette tête de lance en forme de V, c'est le Trentin. Les volontaires de Garibaldi l'avaient conquis en entier dans notre guerre d'indépendance. La Prusse était notre alliée alors contre l'Autriche; mais la Prusse fit la paix dès qu'elle y trouva son compte, — je parle de 1864, — et nous dûmes accepter la frontière qu'elle et l'Autriche avaient tracée. La frontière italienne est mauvaise partout, — la Prusse et l'Autriche ont pris soin qu'il en fût ainsi, — mais la section du Trentin est particulièrement mauvaise.

KIPLING - LA GUERRE EN MONTAGNE 2


RUDYARD KIPLING. LA GUERRE EN MONTAGNE
(Reportage publié dans la Revue des Deux Mondes – 1er Août 1917)
(suite)


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VI. — UNE PASSE, UN ROI ET UNE MONTAGNE

Un faucon s’envola du sommet de la colline et plana au-dessous de nous cherchant la vallée au bout de la passe. L’ordinaire sentier de caravanes grossièrement pavé conduisait au-dessus d’elle entre des baraquements de planches, de roc et de terre. Un artilleur sort et nous offre aimablement du café : c’est un commandant basané dont les yeux sont habitués à regarder de très lointains horizons. Il vit là-haut avec ses canons toute l’année, et sur les pâturages qui s’étendent des deux côtés de son repaire, de sombres trous d’obus à la douzaine marquent les points où l’ennemi lui a donné la chasse. La neige, qui vient de disparaître, n’a laissé en fondant qu’une herbe morte sur les bords des plus anciens cratères. Ce commandant dirige un poste d’observation. Quand il fait claquer son volet, nos regards plongent comme ceux des faucons sur une ville autrichienne avec un pont démoli au-dessus d’une rivière, et sur les lignes de tranchées italiennes qui s’y acheminent en rampant à travers des terrains d’alluvion, toutes dessinées comme sur une carte, à trois mille pieds au-dessous de nous. La ville attend, — comme Goritz attend, — cependant que là haut, au-dessus d’elle, on décide, sans qu’elle en sache rien, si elle doit vivre ou mourir. Le commandant nous en énumère les beautés, car elle est son domaine, voyez-vous, par droit d’expropriation pour utilité publique, et il y dispense la haute, la basse et la moyenne justice.

KIPLING - LA GUERRE EN MONTAGNE 1



RUDYARD KIPLING. LA GUERRE EN MONTAGNE
(Reportage publié dans la Revue des Deux Mondes – 1er Août 1917)

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I. — LES ROUTES D UNE ARMÉE

Dès que nous arrivons dans la grande plaine vénitienne près du quartier général de l’armée, on nous explique les fronts italiens avec une clarté parfaite et qui rend les cartes inutiles.

— Nous avons trois fronts, me dit l’officier qui va me servir de guide. Sur le premier, le front de l’Isonzo, qui est la route de Trieste, nos troupes peuvent marcher, quoique la marche ne soit pas facile; sur le second, le Trentin, vers le Nord, où l’ennemi approche le plus de nos plaines, il faut que nos troupes grimpent. Partout ailleurs, elles doivent grimper et faire de
l’alpinisme. Vous verrez. 

Il m’indique, au loin dans la direction du Sud-Est et de l’Est, à travers une brume de chaleur, des hauteurs d’aspect sinistre, où les canons se répondent comme dans une querelle grandiose.

jeudi 30 avril 2015

Abbé WETTERLE - UNE MANOEUVRE ALLEMANDE, L'AUTONOMIE DE L'ALSACE-LORRAINE


Abbé EMILE WETTERLE
UNE MANŒUVRE ALLEMANDE.
L’AUTONOMIE DE L’ALSACE-LORRAINE.

(Article publié dans la Revue des Deux Mondes – Septembre 1917)

La nouvelle manœuvre allemande à propos de l’Alsace-Lorraine se dessine nettement. Il n’est plus possible au gouvernement impérial d’étudier le problème, qui a été posé devant le monde entier. Quelle solution s’apprête-t-il à y donner ?

Depuis plusieurs semaines une polémique préparatoire est engagée entre germanophiles et Alsaciens-Lorrains dans les journaux de la Suisse allemande. Les seconds patronnent, cela va sans dire, le retour pur et simple de leurs provinces à la France. Les premiers proposent l’autonomie complète de l’Alsace-Lorraine dans le cadre de la Constitution de l’Empire.

Nous connaissons de vieille date cette proposition. Pendant toute la période intermédiaire, ce fut la nôtre. Ne pouvant, sans nous exposer à des poursuites en haute trahison, faire une politique franchement séparatiste, nous étions devenus, par opportunisme, des autonomistes militants. Dans toutes les questions qui se posent au cours de la vie publique, il y a la thèse et l’hypothèse, le but idéal qu’on se propose d’atteindre et les réalisations successives, qui, seules, demeurent dans le domaine du possible. Pour nous, la thèse était et restait la restauration du droit, indignement violé en 1871. Quant à l’hypothèse, c’était le fait accompli, auquel nous ne pouvions rien changer et dont nous devions tenir largement compte dans nos revendications immédiates.

FAVROT - MAHOMET. LES SCIENCES CHEZ LES ARABES


LE Docteur ALEXIS FAVROT

MAHOMET
LES SCIENCES CHEZ LES ARABES

PARIS, LIBRAIRIE INTERNATIONALE
A. LACROIX, VERBOECKHOVEN & Cie, ÉDITEURS

1866

On s'est beaucoup occupé dans ces derniers temps de Mahomet et de la religion qu'il a fondée. M. Barthélemy Saint-Hilaire dans le Journal des savants, M. Ch. de Rémusat dans la Revue des Deux Mondes (septembre 1865), ont publié une série d'articles fort remarquables, où pleine justice est rendue à ce législateur inspiré qui donnait à sa patrie une religion spirituelle, l'unité nationale, et un gouvernement, en n'invoquant jamais que la raison et en rejetant loin de lui cette série de miracles au milieu desquels les anciens cultes ont été imposés à l'humanité.

« Mahomet, dit M. de Rémusat, est un grand homme ; s'il y eut un temps où c'était hardiesse de le dire, le paradoxe serait aujourd'hui d'en douter ; M. Saint-Hilaire n'hésite pas à en faire un des plus grands, même un des meilleurs. Après les recherches auxquelles il s'est livré, après les autorités dont il s'est appuyé, on hésiterait à en appeler de son jugement. »

mardi 4 juin 2013

CORDIER Henri - Les Chinois de Turgot

CORDIER Henri - Les Chinois de Turgot (1909)


Ko ot Yang étaient deux jeunes Chinois de Pe-king, envoyés en Europe par les Jésuites pour compléter leur éducation religieuse; ils ignoraient, à cause de leur jeunesse, à peu près tout de leur propre pays; au moment où ils allaient retourner dans l'Extrême-Orient, l'illustre Turgot leur adressa une série de cinquante-deux questions sur la Chine : Richesse, Distribution des terres, Culture. — Arts (Papeterie, Imprimerie, Etoffes). — Histoire naturelle. — Quelques points d'histoire (Juifs en Chine, Miao-tseu); pour permettre à Ko et Yang de répondre à ces questions, le grand économiste écrivit ce chef- d'œuvre : Réflexions sur la formation et la distribution des richesses, qui parut en novembre 1766. En cent paragraphes, il renferme, dit un bon juge, sur les capitaux, la monnaie et la concurrence, les vérités les plus précieuses et les plus nouvelles pour l'époque où elles ont été produites. Il devait être et il a été nécessairement et incessamment présent à l'esprit d'Adam Smith, quand l'auteur de la Théorie des sentiments moraux écrivait, neuf ans plus tard, sa Richesse des nations.

J'ai pensé que des renseignements sur le séjour de ces Chinois en France, alors qu'il était rare de voir des Fils du Céleste Empire dans notre pays, pourraient présenter quelque intérêt; je les ai recueillis en majeure partie dans les papiers du ministre Bertin conservés à la Bibliothèque de l’Institut.


VISSIERE A. Etudes Sino-Mahométanes (1911)

VISSIERES A. Etudes Sino-Mahométanes
Paris - Leroux - 1911

L'intérêt qui s'attache à l’histoire passée et à l’avenir du mahométisme en Chine m'a déterminé à entreprendre et à publier sur ce sujet plusieurs séries d'études, pour lesquelles je mettrai à profit divers documents, notamment ceux que M. le commandant d'Ollone a rapportés de sa mission en Extrême-Orient et qu'il a bien voulu placer à ma disposition. Je compte, d'ailleurs, sur l'aimable concours de quelques-uns de mes correspondants de Chine pour me mettre à même, par l'apport de nouvelles matières, de donner plus d'extension à ces recherches. Celles-ci comprendront, tout d'abord, la traduction intégrale de la vie du Seyyid Edjell Chams ed-Din Omar, telle qu'elle existe dans l’histoire officielle chinoise de la dynastie mongole ou Yuan, la traduction du panégyrique du même personnage, composé par son contemporain Tchao Tseu-yuan, l’explication des stèles érigées, à Yun-nan-fou, dans la chambre funéraire où se trouve le tombeau de l'ancien gouverneur mahométan, l'exposé des travaux d'hydraulique exécutés par lui au Yunnan, avec son collaborateur chinois Tchang Li-tao, et enfin l'analyse d'une quarantaine d'ouvrages chinois imprimés, recueillis par M. d'Ollone et traitant de la religion musulmane .


CORDIER Charles-Georges - Les Musulmans du Yunnan (1927)

CORDIER G. - Les Musulmans du Yunnan
Hanoi - Imprimerie tonkinoise - 1927

lundi 3 juin 2013

MATGIOI et CHAMPRENAUD - Les enseignements secrets de la Gnose (1907)

SIMON ET THEOPHANE (Georges-Albert Puyou de Pouvourville et Léon Champrenaud)

Les enseignements secrets de la Gnose, Avec des notes documentaires par Synesius (le patriarche de l'Eglise Gnostique de France, Fabre des Essarts) - 1907



On sait ce que fut, dans la suite des temps, l’enseignement gnostique. On sait aussi comment après un silence et un recueillement prolongés, les gnostiques, vers 1880, ont recommencé à agir et à se réunir. Mais la rénovation d’un enseignement, comme l’enseignement gnostique, qui comprend une doctrine, une liturgie, un rite, une esthétique, ne peut se faire que par la reconstitution de sa philosophie traditionnelle.
  De sérieux efforts ont, depuis longtemps, été faits en ce sens. Et, après plusieurs années d’un travail assidu, auquel coopérèrent les meilleurs esprits, l’enseignement gnostique se trouve aujourd’hui complet et reconstitué. Sous une forme malléable, et qui s’accommode aux temps présents et à l’évolution des tendances générales de l’humanité, cet enseignement est issu de la source traditionnelle la plus pure et la plus ancienne ; et l’on peut considérer qu’il est le résumé fidèle de tout ce qui a été découvert et indiqué par les maîtres gnostiques de toutes les époques.
  Nous présentons ici les bases de cet enseignement. Nous précisons tout d’abord qu’elles ne renferment rien de secret au sens littéral du mot, mais que cet enseignement a un sens occulte complet, que comprendront seuls ceux qui s’attacheront profondément aux études gnostiques. Ainsi, les travaux qui suivent sont nécessaires pour entrer dans la compréhension des symboles et dans l’intellection des arcanes.
  Nous précisons aussi que l’enseignement de la Gnose, tel qu’il est présenté ici, est revêtu d’un caractère officiel, et que tous ceux qui désirent faire partie des centres initiatiques gnostiques devront justifier de la connaissance des matières que nous traitons ici. Ce n’est que par la suite qu’ils seront admis à l’étude des choses qui ne s’écrivent point, et pour lesquelles les choses que nous écrivons sont une introduction indispensable.

QUANGDZU - Le traité des influences errantes - 1896


L’ESPRIT DES RACES JAUNES.   LE TRAITE DES  INFLUENCES ERRANTES
 de QUANGDZU
TRADUIT DU CHINOIS PAR MATGIOI
(Georges-Albert Puyou de Pouvourville)
  


La traduction du traité qui suit n’a pas les allures ni la valeur d’une page de dogme ou de tradition, comme furent les traductions précédentes des livres de Laotseu. Le Traité des Influences Errantes ne relève d’aucune religion extrême orientale, et je serais fâché qu’on l’attribuât à l’esprit taoïste. Fidèle et respectueux transmetteur d’une doctrine qui n’avait jamais été traduite, mais seulement trahie, intéressé d’ailleurs à son intacticité, je ne voudrais voir rattacher au corps de cette doctrine aucun membre étranger, quelque avantage qu’en puisse retirer l’accueil fait à mon travail par des lettrés curieux. Le dogme et ses principes sont exposés ailleurs ; c’est ici la conséquence.
  Le dernier enseignement dogmatique du Tao est dans le Kan-ing, que M. Rémusat a traduit sous le nom de : Livre des Récompenses et des Peines.  J’ai l’espoir d’offrir un jour la traduction du Kan-ing, qui est, au sens exact des caractères et de la doctrine : le traité des mouvements (terrestres ou autres) déterminés par les actions des hommes, et des sanctions que ces mouvements provoquent.
  Non plus que la doctrine synthétique et mystique on ne retrouvera ici la phrase concise et cadencée du Maître. La nécessité de définir les formes analytiques d’une question spéciale, le désir d’être entendu de chacun, dans ce domaine pratique, revêtent l’enseignement des « Influences » d’une foule de symboles et de légendes propres à frapper la mémoire et l’imagination, et introduisent, parmi les propositions didactes, les périodes d’une littérature inférieure. Force nous est de les maintenir, pour conserver au traité la forme particulière sous laquelle il fut conçu, forme qui fut la plus adéquate aux projets de l’auteur. D’une composition récente, d’une inspiration moyenne, le traité des Influences est un exemple curieux de l’adaptation, à l’esprit chinois moderne, et au lettré ordinaire, de concepts antiques et, malgré tout, indéformables. C’est un exemple surtout de la spécialisation des principes de la Voie à l’hypothèse des influences errantes, dont les savants de certaines époques ont si longuement parlé, et dont l’importance semble aujourd’hui éclater à nouveau.
  Ce n’est plus un Livre Sacré, mais c’est encore un livre important, quoique populaire, et ses pareils se distinguent, parmi les livres de Dogme, par l’appellation générique de « Ngoclich » que l’on traduirait à peu près en français par le mot : « Manuel. »
  Le Traité des Influences n’a pas encore eu les honneurs de la traduction dans une langue européenne ; je n’ai donc nul prédécesseur à contrister par des notes philologiques. Celles que j’ai ajoutées au texte du livre ne renferment que des explications en langage vulgaire de certaines théories obscures ; c’est la mise au point d’un texte concis, dont l’auteur n’a point pris la peine de répéter les vérités que ses lecteurs chinois devaient connaître d’autre part.
  J’entends donc que l’on n’attribue à nulle religion, à nulle école philosophique, les préceptes ou les propositions dont on va lire l’étrange assemblage, assemblage dans lequel on pourra reconnaître, tantôt Dante, et tantôt Paracelse. En Chine même, devant les Ngoclich, bien que revêtus des sceaux impériaux, le sourire ne serait point puni, si d’aucuns s’avisaient de sourire. Mais un sourire vaut-il une réflexion ?
  L’attitude, durant et après la lecture, est une juste mesure de l’intelligence du lecteur. 

Puyou de Pouvourville - MATGIOI - La voie rationnelle - 1907


MATGIOI - La voie rationnelle - 1907

Georges-Albert Puyou de Pouvourville





L’orgueil individuel est la chose qui est, dans toute la race jaune, la plus inconnue, et paraît, aux yeux des Jaunes qui le constatent chez d’autres races, la plus incompréhensible. Le respect des Ancêtres morts à qui l’on se rattache, la solidarité avec les vivants, qui sont tous des parcelles d’un même grand être social, éloignent le Chinois de toute recherche de particularisation. Ainsi le veut l’enseignement traditionnel, auquel nul esprit n’échappe, et dont chacun porte l’empreinte, d’autant plus forte et plus accusée, qu’il a travaillé davantage, et que l’étude de l’héritage intellectuel ancestral l’a fait plus savant. L’orgueil collectif de la race est une fierté louable, mais l’orgueil particulier de l’individu est une ridicule et répréhensible vanité. Aussi, dans la caste philosophique, qui est comme la tête de ce grand corps des lettrés, on s’applique moins à être l’inventeur hardi de nouvelles conceptions que le fils pieux et le gardien incorruptible de la conception primitive et traditionnelle.
        Comme nous le verrons plus loin, cette tournure d’esprit, obligatoire comme un rite à tel point qu’un penchant contraire paraîtrait criminel et sacrilège, fait que tous les systèmes philosophiques, de quelque plan de la philosophie générale qu’il puisse être question, sont issus du premier système philosophique qui fut exprimé, c’est-à-dire du Yiking de Fohi et de Wenwang, que nous avons étudié et résumé dans la Voie Métaphysique.
        Mais, et auparavant, cette tournure d’esprit fait que tous les grands philosophes, tous les chefs d’école, au lieu de se poser en initiateurs, et de tâcher à se singulariser, se déclarent modestement des « frères cadets » des grands maîtres du passé, et les respectueux continuateurs de leurs enseignements.
        Ainsi, au lieu de prétendre apporter une doctrine nouvelle, qui s’installe, en morigénant les anciennes, parmi les turbulences et les négations, ils déclarent apporter une adaptation adéquate à l’époque, et se défendent de la moindre innovation. C’est pourquoi, conformément à l’esprit des plus anciens dogmes, ils apparaissent tous comme des incarnations intellectuelles successives d’une même doctrine, laquelle, n’ayant jamais varié depuis le commencement des Temps, est tout simplement et naturellement la Vérité. 

STEINER Rudolf Détermination karmique de destinées particulières (1924)

STEINER Rudolf - Détermination karmique de destinées particulières (1924)




Conférence, 8 mars 1924
             Personnalités représentatives : Friedrich Theodor Vischer, Franz Schubert, Eugen Dühring.


Conférence, 9 mars 1924
             Les faits karmiques ne peuvent être communiqués qu’à partir de la vision directe. Courants arabes des VIIè, VIIIè et IXè siècles. Les rapports de Schubert avec le baron de Spaun.

Conférence, 15 mars 1924
             La cause de particularités corporelles dans une incarnation est un élément moral dans une vie précédente. Eduard von Hartmann. Effets réciproques des trois zones différentes de l’entité humaine d’une vie terrestre à une autre. Friedrich Nietzsche.

Conférence, 16 mars 1924
             Voie suivie à travers l’histoire et jusque dans le présent par des personnages historiques. La force offensive du mahométisme. Hârûn-al-Rashid, la civilisation de Bagdad. Pénétration de l’arabisme dans la civilisation européenne sous l’action d’individualités qui réapparaissent. Baco de Verulam. Gebel al Tarik. Charles Darwin, Ma’mûn et son cercle d’érudits à Bagdad. Astronomie et astrologie. Laplace. Influence de l’aristotélisme sur le mahométisme. Woodrow Wilson.

Conférence, 22 mars 1924
             Rapports humains individuels et rapports historiques. La véritable recherche. Garibaldi et Victor Emmanuel. Lessing. Lord Byron.

Conférence, 23 mars 1924
             Où sont les initiés d’autrefois ? Obstacles créés par la civilisation moderne, qui étouffent certaines qualités de l’être humain et rendent les corps impropres à s’ouvrir à l’esprit. Une colonie irlandaise du IXè siècle en Alsace. Ernst Haeckel. Lessing. Valentin Andreae. Le palladium.



STEINER Rudolf - Formation des forces karmiques (1924)


STEINER Rudolf - Formation des forces karmiques - 6 conférences (1924)



Première conférence, Dornach, 16 février 1924
             Conditions et lois de la destinée humaine. Les différentes sortes de lois dans l’univers. Cause et effet dans la nature inerte et dans la sphère du vivant. Le caractère achevé du règne minéral, l’action de l’univers dans la plante. Dans ces deux règnes, les forces causales agissent dans la simultanéité. Pour le règne animal et pour l’homme, doués de sensibilité et de mouvement, les forces causales résident dans le prénatal, elles proviennent des constellations antérieures. L’homme sort de l’espace et progresse dans le temps, à la frontière duquel l’animal se dissout. Pour l’homme, il faut sortir du temps pour revenir sur terre, nous parvenons alors à sa vie terrestre précédente.

Deuxième conférence, 17 février 1924
             Les différents domaines de l’environnement humain dans le monde. Le monde minéral, pendant nécessaire de la liberté humaine. En tant qu’être doué de respiration, l’homme est dépendant du monde végétal, des forces de l’éther qui provoquent la croissance, sont en rapport avec la destinée humaine et forment son karma par ses rapports avec les entités de la troisième Hiérarchie. Bien-être et mal-être, karma de notre constitution interne ; sympathies et antipathies sont en rapport avec l’atmosphère animale. Les forces qui modèlent les animaux agissent sur le corps astral, dont les sympathies et les antipathies font partie du destin que nous apportons du monde spirituel où sont actives les entités de la deuxième Hiérarchie. La nécessité interne dans l’enchaînement des événements est provoquée par la puissance de la première Hiérarchie. Elle se manifeste dans notre organisation du Moi en passant d’une vie antérieure à la suivante. La signification morale de la compensation des expériences dans le karma doit devenir un événement universel extérieur. 
    
Troisième conférence, 23 février 1924
             Nécessité karmique et liberté. Les limites des vies successives. Théorie de la causalité générale.
             Compréhension de notre karma en tant qu’ensemble structuré par des lois. Nous sommes nous mêmes la base du karma. Effets dans la vie de la science initiatique par le regard porté sur des vies terrestres antérieures. Liberté dans l’accomplissement des tâches karmiques. 

 Quatrième conférence, 24 février 1924
             Formation de l’impulsion du karma entre la mort et une nouvelle naissance. Reflets dans d’autres âmes humaines. Métamorphose de l’amour en joie. La joie est le résultat karmique de l’amour mis en œuvre.
             L’effet des deux sentiments est un cœur ouvert au monde. La souffrance est le résultat karmique de la haine ; dans une troisième vie, la haine et la souffrance mènent à l’hébétude vis-à-vis du monde.
             L’éducation permet de compenser un tel karma. Signification de la contemporanéité pour les vies successives. 

Cinquième conférence, ler mars 1924
             Facteurs internes et externes dans l’ensemble du destin de l’homme. Tendances à la santé et à la maladie. Maladies infantiles. Métamorphose des intérêts de l’âme et de l’esprit en états de santé et en l’expression du visage. Karma qui s’accomplit et karma futur. Rapports karmiques des amitiés. 
    
Sixième conférence, 2 mars 1924
             Comment le karma intervient dans l’évolution de l’homme. Veille et sommeil dans le physique et dans le psychique. Représentation et souvenir. La substance grise et la substance blanche du cerveau. Nous ne sommes vraiment homme que dans la conscience diurne, dans l’inconscient nous sommes insérés dans l’univers. Rapport de l’organisation tête avec la troisième Hiérarchie, de l’organisation rythmique avec la deuxième Hiérarchie, de la sphère de la motricité avec la première Hiérarchie. Interpénétration du monde et de la divinité. Les entités de la troisième Hiérarchie sont à la base de l’activité qui se révèle dans le souvenir, elles nous conduisent à travers le domaine inconscient de la vie terrestre. Les entités de la deuxième Hiérarchie travaillent dans la vie après la mort à modeler le karma intérieur. Les entités de la première Hiérarchie, les créateurs de ce qui est terrestre, reproduisent en une juste activité compensatrice, sous forme de contre-images, ce que l’homme a formé dans la vie terrestre. Nos actes nous apparaissent comme faits du destin dans la vie suivante. Derrière la loi du karma résident les actes et les expériences des dieux.

Théosophie, anthroposophie,







dimanche 2 juin 2013

STEINER Rudolf - La Science occulte - 1914

STEINER Rudolf - La Science occulte - (Perrin - 1914)

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PRÉFACE DE LA QUATRIÈME ÉDITION
  Celui qui entreprend d’exposer des résultats de recherches occultes comme ceux que relate l’ouvrage présent, doit s’attendre à ce que dans notre temps son entreprise apparaisse comme impossible à presque tout le monde. Il est question de choses dont les lois de la pensée admises à notre époque ont décidé qu’elles sont inaccessibles à l’intelligence humaine. Si l’on connaît et apprécie les motifs qui décident des personnes sérieuses à proclamer cette impossibilité, on ne renoncera pas à démontrer sur quels malentendus repose la conviction que l’entrée dans les mondes supérieurs est interdite à la connaissance humaine.
  Deux aspects de la question se présentent à nous. En premier lieu aucune âme humaine, après un examen sérieux, n’hésitera à reconnaître que les problèmes essentiels qui touchent le sens et la valeur de l’existence doivent demeurer sans réponse, si les mondes supra-sensibles sont décidément inaccessibles. En théorie on peut feindre d’échapper à cette évidence : mais la vie profonde de l’âme n’est pas dupe de cette feinte. Si l’on refuse de prêter l’oreille à cette vie profonde de l’âme, naturellement on rejettera tout enseignement touchant les mondes supérieurs.
  Mais il est des hommes — et ils sont nombreux — auxquels il est impossible de demeurer sourds à ces voix intérieures. Ils se voient obligés de frapper sans cesse à ces portes qui, suivant l’opinion commune, renferment l’inconnaissable.
  En second lieu nous reconnaîtrons que les nécessités de la pensée rigoureuse ne sont nullement à dédaigner. Celui qui s’en occupe saura les prendre au sérieux, quand ce sérieux s’impose. L’auteur de ce livre ne voudrait pas être accusé de traiter légèrement l’immense labeur intellectuel qui a reculé les bornes de l’intelligence humaine. Ce labeur intellectuel ne saurait être écarté avec quelques phrases toutes faites sur la « sagesse scolastique ». Dans bien des cas il a sa source dans un effort sincère de la connaissance, soutenue par une pénétration réelle. Allons plus loin : on a avancé des raisons pour démontrer que la connaissance, aujourd’hui qualifiée de scientifique, ne saurait pénétrer dans les mondes supérieurs : et ces raisons sont, à certains égards, irréfutables.
  En voyant l’auteur de ce livre faire une telle concession, beaucoup s’étonneront qu’il ait cependant entrepris de traiter précisément de ces mondes supérieurs. Il paraît contradictoire d’admettre d’un côté le caractère inconnaissable des mondes supérieurs, et d’en parler cependant.
  Et pourtant cette contradiction s’explique bien que l’on puisse parfaitement comprendre qu’elle s’impose à l’esprit comme une évidence. Tout le monde n’aborde pas les expériences qui se présentent naturellement quand on applique aux mondes supérieurs la raison humaine. C’est par ces expériences seules que l’on reconnaît que les arguments de la raison peuvent bien être irréfutables, et que pourtant ils ne décident pas de la réalité des choses. Mais au lieu de discuter théoriquement, essayons ici de nous faire comprendre par une comparaison. Les comparaisons ne prouvent rien, mais elles rendent souvent intelligibles les vérités que l’on cherche à exprimer.
  La connaissance humaine, que nous voyons à l’œuvre dans la vie journalière et dans la science commune, est vraiment ainsi faite qu’elle ne saurait pénétrer dans les mondes supérieurs.
  Cet axiome peut se démontrer péremptoirement. Cette démonstration, pour un certain niveau de la vie intérieure, n’aura pas plus de valeur que si l’on prouvait par des arguments que l’œil humain ne saurait inspecter le détail d’une cellule vivante ou la constitution d’un astre lointain. La vue normale ne saurait pénétrer dans les cellules, et d’autre part la connaissance normale ne saurait pénétrer dans les mondes supra-sensibles : voilà deux vérités aussi exactes et démontrables l’une que l’autre. Et pourtant ce fait que l’œil humain ne saurait étendre son investigation dans les cellules vivantes n’empêche pas que l’exploration de ces cellules ne soit praticable. Pourquoi donc, de ce que la connaissance normale ne pénètre pas dans les mondes supra-sensibles, s’ensuivrait-il que ces mondes sont impraticables à toute connaissance ?
  On peut imaginer les sentiments qu’une pareille comparaison est susceptible d’éveiller. Il y aura des gens pour dire que l’auteur de cette comparaison ne soupçonne même pas le caractère profondément sérieux du travail intellectuel dont nous parlions. Et pourtant celui qui écrit ces lignes est non seulement plein de respect pour le sérieux de ce labeur, mais encore persuadé qu’il compte parmi les plus nobles activités de l’espèce humaine. Prouver que la vue humaine n’atteint pas les cellules sans être aidée par quelque appareil, serait une vaine entreprise : mais que le penseur rigoureux analyse la nature de la pensée, c’est là un travail nécessaire pour l’esprit.
  Au cours de ce travail il n’est pas très surprenant que le penseur oublie de remarquer que la réalité peut parfaitement le contredire. Dans ces préliminaires il n’y a pas de place pour les
  « réfutations » opposées aux premières éditions par des personnes auxquelles manque la compréhension la plus élémentaire du but poursuivi, et qui dirigent des attaques mensongères contre la personne de l’auteur : mais il est par contre opportun d’y affirmer avec force que, pour trouver dans l’ouvrage une marque de mépris à l’encontre du labeur scientifique sérieux, il faut se refuser à voir le sens véritable de l’œuvre.
  Le pouvoir de connaître peut être fortifié et amplifié chez l’homme, tout comme le pouvoir de vision. Les moyens sont de nature purement spirituelle : ce sont des procédés qui relèvent de la vie intérieure, de la vie de l’âme. Ils consistent dans ce qui est décrit sous le nom de méditation, et de concentration ou contemplation. La vie psychique normale est liée aux organes corporels, la vie psychique intensifiée est capable de s’en libérer. Il y a des conceptions contemporaines pour lesquelles cette affirmation est absurde et ne peut résulter que d’une auto-suggestion. De leur point de vue, ces doctrines démontreront que toute vie psychique est liée au système nerveux. Celui qui partage les idées qui ont inspiré ce livre comprendra parfaitement leur démonstration. Il comprendra les hommes qui affirment que c’est une assertion légère et superficielle de parler d’une vie psychique indépendante du corps, et que pour les expériences psychiques que nous considérons il existe une cause nerveuse que le « dilettantisme de l’occultisme » ne sait pas découvrir.
  Sur ces points, il existe entre le contenu de l’ouvrage et certaines habitudes de pensée, très compréhensibles, une contradiction si flagrante, que la conciliation est impossible, actuellement du moins. Il est permis seulement d’exprimer le vœu que dans notre temps il ne fût pas usuel de taxer aussitôt d’hérésie ou d’invention un courant de pensées différent de celui auquel on adhère soi-même. D’autre part, un fait est incontestable : c’est que les recherches occultes exposées dans cet ouvrage rencontrent l’approbation d’un grand nombre de personnes qui estiment que le sens de la vie ne se découvre pas par des lieux communs sur l’âme ou l’individualité, mais par une étude pratique des résultats dus aux investigations occultes. C’est avec une satisfaction sincère et non pour en tirer vanité que l’auteur de ce livre a reconnu nécessaire d’en publier une quatrième édition après un espace de temps relativement court. Pour en tirer gloire, l’auteur est trop conscient de ce qui manque à ce livre afin de justifier le titre « d’esquisse d’une philosophie des mondes supra-sensibles... », même dans cette nouvelle édition qui a été remaniée, éclairée et complétée sur des points importants. L’auteur a souvent senti combien primitifs et rudimentaires sont les moyens d’expression possibles, en regard de ce que découvre l’investigation occulte. C’est à peine s’il a pu indiquer un chemin pour accéder aux représentations que doivent évoquer dans cet ouvrage les évolutions saturnienne, solaire et lunaire. Un point important a été traité à nouveau dans cette édition. Pourtant les expériences de ces choses diffèrent si profondément de toutes les expériences sensibles que l’exposition représente une lutte incessante à la poursuite d’expressions relativement satisfaisantes. Celui qui portera son attention sur cet effort remarquera que bien des nuances inexprimables par la sécheresse des mots, sont indiquées par le mode de description. Ce mode varie selon qu’il s’agit des évolutions saturnienne, solaire ou lunaire.
  L’auteur a introduit des éclaircissements et des commentaires nombreux dans la partie du volume qui traite de la « connaissance des mondes supérieurs ». Il s’est efforcé ainsi de rendre sensible le processus des expériences psychiques par lesquelles la connaissance se dégage du monde sensible pour s’adapter à la perception des réalités invisibles. Il a tenté de démontrer que cette perception, bien qu’elle soit conquise par des moyens tout intérieurs, n’a nullement une valeur subjective pour chaque individu qui la possède ; il a décrit par quelle voie le caractère particulier et individuel s’efface au cours du développement intérieur, pour faire place à des expériences qui sont identiques pour tout homme qui a suivi une méthode de développement correcte en partant des premiers phénomènes subjectifs. C’est ainsi conçue seulement que la connaissance des mondes supérieurs se distingue de toutes les expériences purement subjectives telles que celles des mystiques. De la mystique on peut dire qu’elle est plus ou moins une affaire personnelle, propre au mystique. L’entraînement ésotérique, tel qu’il est envisagé ici, vise des expériences objectives, dont la vérité est reconnue dans le for intérieur de l’homme, mais qui précisément pour cela ont une valeur générale évidente. Ici encore une conciliation avec certains penseurs modernes est irréalisable.
  Pour finir, l’auteur de l’ouvrage fait observer aux gens bien disposés qu’il leur faut prendre ce livre pour ce qu’il est au fond. On cherche souvent aujourd’hui à donner à telle ou telle doctrine tel ou tel nom tiré de l’antiquité. Ce nom seul leur donne du prix aux yeux de beaucoup. Mais nous demanderons ici : que gagneront les idées de ce livre à être qualifiées de « rosicruciennes » par exemple ? Leur but est d’employer les moyens convenables au stade présent de l’évolution de l’âme pour tenter de jeter un regard sur les mondes supra-sensibles et pour que de ce point de vue les mystères de la destinée et de la nature humaine soient considérés au delà des frontières de la naissance et de la mort. Il ne s’agit pas d’entreprendre une œuvre conforme à telle ou telle dénomination du passé, mais une œuvre qui tend à la recherche de la vérité actuelle.
  D’autre part, on a également donné à la conception exposée dans cet ouvrage telle ou telle qualification dans une intention hostile. Certaines de ces qualifications qui avaient pour but de discréditer gravement l’auteur sont absurdes et inexistantes : en outre elles veulent rabaisser une recherche absolument indépendante, en refusant de la juger en elle-même, mais en la supposant subordonnée à telle ou telle idée et en essayant de faire accepter aux autres un jugement fondé sur cette supposition purement imaginaire. Autant sont nécessaires ces quelques mots en présence des attaques dirigées contre l’auteur, autant il serait déplacé d’entrer dans une discussion de fond sur ce sujet et à cette place.
  Rudolf Steiner.
  Mai 1913. 

BESANT Annie - Le sentier du disciple (1895)

BESANT Annie - Le sentier du disciple.  4 conférences données à l'occasion du 20ème anniversaire de la S.T., à Adyar Madras, les 27, 28, 29 et 30 décembre 1895.




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CLEMENT Roger - La condition des juifs de Metz sous l'ancien Régime (1903)



CLEMENT Roger - La condition des juifs de Metz sous l'ancien Régime (1903)

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MOYAUX Auguste - Les chemins de fer autrefois et aujourd'hui (1905)

MOYAUX Auguste - Les chemins de fer autrefois et aujourd'hui, et leurs médailles commémoratives. Notice historique suivie d'un catalogue descriptif des médailles de tous les pays (Bruxelles - 1905)

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samedi 1 juin 2013

MUCCHIELLI Laurent - Criminologie, hygiénisme et eugénisme en France (1870-1914)

MUCCHIELLI Laurent - Criminologie, hygiénisme et eugénisme en France (1870-1914): débats sur l'élimination des criminels réputés "incorrigibles"
Article publié dans la Revue d'histoire des Sciences Humaines :
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LEVY Michel - De la vitalité de la race juive en Europe (1866)

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TARDIEU - Etude médico-légale sur les maladies produites accidentellement (1879)

Ambroise TARDIEU - TARDIEU - Etude médico-légale sur les maladies produites accidentellement ou involontairement, par imprudence, négligence ou transmission contagieuse. Contenant l'histoire médico-légale de la syphilis et de ses divers modes de transmission (1879)

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BERCHON Ernest - Histoire médicale du tatouage (1869)

Ernest BERCHON, médecin français
Histoire médicale du tatouage. Anatomie, physiologie, médecine légale, pathologie, application légales (1869)
Texte complet.

Ambroise TARDIEU - Etude médico-légale sur le tatouage (1855)

Auguste Ambroise TARDIEU (1818 - 1879), médecin légiste français.

Etude médico-légale sur le tatouage considéré comme signe d'identité
(Extrait des Annales d'hygiène et de médecine légale.Tome 3 - 1855)